Histoire
Au XVII ème siècle, la France ne possédait plus suffisamment de chevaux et devait en importer chaque année pour subvenir aux besoins de son armée. Louis XIV charge Colbert d'organiser ses haras et l'étalonnage public afin d'assurer la remonte de ses régiments. L'arrêt du Conseil du Roi du 17 octobre 1665, crée l'administration des Haras nationaux. Il établit les fonctions de Garde étalons. Les étalons achetés par l’Etat sont mis en dépôt chez des particuliers.
En 1717, le Règlement des Haras développe la mission des Haras royaux centrée sur l'amélioration de chaque race régionale par ses propres reproducteurs. A partir de 1763, l'administration des Haras Royaux dont celui du Pin et de Pompadour, relève de la charge du Grand écuyer avec les généralités de Normandie, d'Auvergne et du Limousin ainsi que les Académies d'équitation. Tout le reste de la France relève de l'armée et d'un directeur général. Tous les étalons royaux sont marqués d’un “ L ” surmonté d’une couronne.
A la révolution, le décret du 29 janvier 1790 supprime les Haras et toute la réglementation en vigueur pour l'élevage du cheval, au nom de la liberté individuelle. Les étalons sont rachetés par les éleveurs qui attendent des jours meilleurs.
Napoléon Ier, ayant découvert au cours de sa campagne d’Egypte les qualités des chevaux de sang arabes, rentre en France avec quelques chevaux. Comme les troupes napoléoniennes ont besoin de chevaux, il signe le 4 juillet 1806, un décret impérial reconstituant une administration des Haras, dépendant du ministère de l’Intérieur. Elle doit gérer six Haras accueillant étalons, juments et poulains, 30 dépôts d’étalons et deux écoles vétérinaires (Lyon et Alfort crées en 1761 et 1764). Les Haras impériaux ont pour mission de mettre des étalons de prix à disposition des particuliers pour créer ou entretenir les races, et d’aider les éleveurs. Abbayes et couvents devenus biens nationaux durant la révolution, sont utilisés pour y installer des dépôts d’étalons. Les Haras impériaux adoptent l’emblème de la tête de cheval de profil et de type arabisé.
Sous Louis XVIII, l’élevage est repris en main : le Haras du Pin accueille l’« Ecole des Haras » aux côtés du dépôt d’étalons, afin de former les cadres. Une nouveau système de Haras est mis en place, fondé sur des croisements rationnels et une sélection issue de l’indigénat.
Sous la troisième république, le Maréchal de Mac-Mahon fait voter le 29 mai 1874 la loi organique des Haras, dites loi Bocher, qui redéfinit cette administration avec son école, son Haras (Pompadour), ses dépôts et ses stations de monte. Elle organise le corps des officiers, définit les circonscriptions, fixe le nombre d’étalons nationaux, les crédits destinés à encourager la production chevaline. sous l'autorité d'un directeur général et de six inspecteurs généraux, les divers établissements (Haras et dépôts d'étalons) sont dirigées par les officiers des Haras (directeurs, sous-directeurs et surveillants), répartis sur le territoire français et y forment des « circonscriptions ».
La guerre de 1914 – 1918, marque le déclin de l’utilisation de la cavalerie face à l’émergence des véhicules blindés. Les Haras nationaux doivent répondre à de nouvelles demandes selon l’évolution des besoins de la société. Après la seconde guerre mondiale, les agriculteurs manquant de matériel mécanique ont recours aux chevaux.
Dans les années 60, face au besoin croissant de contact avec la nature, le sport et le joies de l’équitation sous tous ses aspects : chevaux de selle, d’attelage, poneys, ânes... la société réoriente l’élevage vers le loisir et la compétition. Les Haras Nationaux mettent leurs bâtiments à la disposition d'associations avec des chevaux d'instruction, des palefreniers, des brigadiers faisant office d'enseignants, et assurent l'entretien de la cavalerie et des bâtiments. Ces sociétés hippiques se structurent au fil des temps et quittent progressivement les sites des Haras Nationaux.
Pour cette administration, placée depuis1881 sous la tutelle du ministère de l'agriculture, la création en 1999 de l’Etablissement Public Administratif « Les Haras nationaux », dépendant du ministère de l’agriculture depuis 1870, marque une nouvelle étape. Les Haras nationaux ouvrent le troisième millénaire avec de nouveaux objectifs : promouvoir la filière équine en créant de la cohésion, de la valeur économique et culturelle. La signature d’un contrat d’objectif sur une période de cinq années (2003 – 2008), est l’occasion d’effectuer une refondation de l’une des plus vieilles institutions de l’état. La modernisation des Haras nationaux passe par une transformation culturelle et organisationnelle. Aujourd’hui, les Haras nationaux sont des prestataires de service auprès des éleveurs, organisations socio-professionnelles et collectivité territoriales.
Depuis plus de 300 ans, les Haras nationaux se sont adaptés afin de répondre successivement aux besoins de l’armée française, des agriculteurs, des éleveurs, des associations de race, des cavaliers, des passionnés de cheval, des entreprises et collectivités territoriales.
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